samedi 5 août 2017

La gloire de mon père - Marcel Pagnol

En résumé.

La gloire de mon père est le premier tome des Souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol - une saga qui rassemble quatre volumes autobiographiques surtout centrés sur l'enfance de l'Académicien. Fils de Joseph, un instituteur passionné et de Joséphine, une couturière toute en délicatesse, le petit Marcel se livre sur ses vacances et ses jeux d'enfant, en ce début des années 1900, lorsque toute la famille décide de louer une vieille bâtisse dans l'arrière-pays marseillais. Depuis les les jeux d'Indiens avec son frère Paul à l'ouverture de la chasse, on entre dans les souvenirs d'un jeune garçon qui sort de son innocence et découvre peu à peu que les adultes aussi peuvent mentir.

Mon avis.

J'ai décidé de commencer mes lectures estivales avec Marcel Pagnol. Quand j'étais plus jeune, je me souviens avoir regardé à plusieurs reprises à la télévision La Gloire de mon père et Le Château de ma mère, à tel point que je connais les films presque par coeur. J'en étais restée aux écrans et jusqu'à présent, je ne m'étais jamais lancée dans la version écrite de l'histoire. Pour moi, ces films et maintenant ce premier tome, reflètent la lumière et la chaleur du Sud, je parviens même à entendre le chant des cigales, à sentir l'odeur de la vieille maison de vacances et à voir Marcel et la famille en train de jouer aux milieu des collines asséchées par le soleil. Idéal pour un début de mois de Juillet!

La plume toute en finesse de Marcel Pagnol fait de ce premier tome un condensé de charme et d'innocence. Dès les premières pages, on se love dans un cocon de douceur comme si on était un peu coupé du monde, sans télévision ou autre appareil électronique. Je me sens un peu nostalgique de cette époque (que j'ai peu connue) où les jeux d'enfants n'étaient pas sur écran et où on se glissait encore dans la peau d'un vieux chef Comanche, même à douze ans. J'ai beaucoup apprécié la scène de l'aménagement de la maison de vacances, lorsqu'il a fallu transporter tous les meubles dans une sorte de brouette tirée par un cheval qui ne voulait plus trop avancer à force de montées sous la chaleur. Quand je pense à ces épisodes, j'ai immédiatement la musique du film qui me vient à l'oreille et ce sentiment de vraie liberté, où partir à deux heures en cheval de chez soi était déjà un exploit, à l'heure où l'autre bout de la planète nous est accessible en seulement quelques heures.

J'ai un peu moins apprécié la scène de la chasse à la bartavelle qui est pourtant devenue une référence incontournable lorsqu'on pense à Marcel Pagnol. Ce n'est pas l'aspect chasse à proprement parler qui m'a rebutée mais plutôt les descriptions parfois un peu trop longues à mon goût. En revanche, ce que j'ai aimé est que l'ensemble des anecdotes nous donne une idée du quotidien à cette époque, de la place de chaque membre de la famille, entre une Augustine et une Rose (sa soeur) qui restent à la maison préparer le casse-croûte et les hommes, Joseph et Jules (son beau-frère) qui partent à la chasse. On y retrouve aussi le rôle primordial de l'instituteur à cette époque qui s'érige en pur défenseur de l'enseignement laïc. Il ne faut pas oublier qu'on vient de voter la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat (1905). C'est aussi une sorte de classe moyenne qui est en train de se créer avec ces deux familles qui ont les moyens de partir en vacances et de louer une maison, toute rustique qu'elle est. C'est en cela que la plume de Marcel Pagnol est intéressante: elle replace ses propres souvenirs d'enfant un peu naïf dans ce contexte de début XXème.

Si vous ne savez pas encore quel livre emporter pour ces vacances au bord de la plage, je vous conseille celui-ci ! Vous ne pourrez qu'apprécier de vous mettre dans la peau d'un enfant qui découvre les grandes vacances au milieu des vastes collines de Provence. Déconnexion avec le temps présent assurée !

D'un coup d'oeil, les plus, les moins.

+ Un charme suranné qui se dégage du livre.
+ L'intelligence de la plume de l'auteur.
+ L'ensemble des sentiments positifs qui innondent chaque page: innocence, pureté, joie, liberté, candeur...
+ Le dépaysement que l'on ressent pendant la lecture: on se croit en vacances, sur un hamac, en train d'écouter les cigales!

- Quelques scènes (dont la scène de la chasse) sont un peu longues.

Dernières infos.

La Gloire de mon père a été publié en 1957. Le livre compte 216 pages. Il est suivi du Château de ma mère, du Temps des Secrets et du Temps des Amours. Il a fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 1990.

Ma note.
Challenges.

Cette lecture me permet d'avancer dans ces challenges: 

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