dimanche 27 mai 2018

La baleine du lac d'Annecy - Jean-Marie Gourio

En résumé.

Murray Haig habite Talloires, un petit village qui jouxte le lac d'Annecy. Célibataire, sans enfant, il répare de vieilles barques et a un petit penchant pour la boisson (et je ne parle pas de sirop de fraises). Un beau matin, alors qu'il est accoudé à la Buvette de la Plage, il aperçoit, au loin, un bout de baleine ondoyant dans le lac. Persuadé de sa découverte, il en fait part à ses amis Joaquim, le barman et Ingrid, journaliste pour l'édition locale, le Dauphiné Libéré. Ces derniers sont plutôt perplexes et sont à des années lumière de partager l'enthousiasme de Murray. Il ne reste donc plus qu'une chose à faire : leur prouver, photographies et dessins à l'appui qu'un cétacé peuple bien les abysses du lac d'Annecy. Le voilà donc parti pour un moment de pêche prometteur, à bord de sa barque bien aimée et surnommée Mrs Dalloway, son ours en peluche à ses côtés et un exemplaire du Vieil Homme et la Mer dans la poche du jean...

Mon avis.

C'est une collègue et amie qui m'a mis ce petit livre sous le nez il y a quelques semaines. Nous habitons toutes les deux à Chambéry cette année pour des raisons professionnelles et Annecy, ce n'est pas très loin ! Elle s'est donc laissée tenter par cette lecture très locale et fraîchement arrivée sur les étals des librairies savoyardes. Elle en est ressortie plutôt satisfaite, moi un peu moins...

Dans l'ensemble, si ce livre ne fut pas complètement une déception, c'est parce qu'il parle de coins que je connais. Quand je l'ai entamé, je venais de faire dans la journée le tour du lac d'Annecy à vélo et je suis donc passée par tous les coins (dont Talloires) que l'auteur décrit. Il faut bien dire que cette ville et les alentours sont tout simplement magnifiques et que m'y replonger le soir, à travers ces quelques pages, fut un plaisir. En plus, des aquarelles illustrent l'histoire de Murray, de quoi prolonger le dépaysement. Je pense que je n'aurais pas autant apprécié l'intrigue si je n'avais jamais foulé les lieux dont il est question et s'il n'y avait pas eu cette part d'affect dans ma lecture.

Car l'intrigue n'est, à mon avis, pas suffisamment fouillée pour se suffire à elle-même. Bien que l'auteur propose là un scénario plutôt original et engageant, j'ai trouvé qu'il se répète beaucoup, surtout en début de livre. Beaucoup de phrases, trop de phrases pour dire la même chose, sans en savoir plus sur cette affaire de baleine. En fait, je pense que ce qui m'a agacé, c'est de ne pas avoir su décrypter le message qu'a voulu faire passer l'auteur (peut-être qu'il n'y en a pas, tout simplement). J'ai peut-être été trop cartésienne, cherchant à aller au-delà du simple fait que c'est un livre qui nous ouvre les portes de l'imaginaire, qui invite le lecteur à se laisser aller à ses rêveries. Le personnage principal est d'ailleurs un doux rêveur et parce qu'il s'autorise à prendre le temps, à scruter l'horizon, il voit des choses extraordinaires que les autres ne voient pas, justement parce qu'ils sont trop rationnels et portés par leur quotidien trop rapide où ils n'ont même plus le temps de s'émerveiller. C'est une sorte de mise en mots du fameux Loch Ness, Murray Haig ayant d'ailleurs vécu non loin de là, dans son enfance. Il est un habitué des histoires que recèlent les étendues d'eau, à commencer par Le Vieil Homme et la Mer, autre référence mentionnée à plusieurs reprises dans le livre. J'aurais aimé en savoir un peu plus sur ce personnage atypique, qui paraît un peu fou au premier abord mais dont la philosophie de vie est très juste. Insister davantage sur qui il est, lui, dans ses abysses à lui, aurait très certainement apporté un petit plus et davantage rythmé l'histoire.

Un livre qui a tout juste deux mois, que je vous conseille si vous connaissez la Haute-Savoie ou si vous avez envie de vous évader dans les rêves d'un jeune pêcheur. En revanche, si vous souhaitez de l'action ou une lecture tout ce qu'il y a de plus terre-à-terre, je vous conseille de passer votre chemin ! 

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ Si on connaît les coins décrits dans l'ouvrage, c'est agréable d'imaginer de tels événements dans ces décors.
+ La philosophie du personnage principal : prendre le temps pour remarquer ce que d'autres n'ont plus le temps de voir.

- Un style répétitif : beaucoup de pages pour dire la même chose.
- On s'ennuie un peu en cours de route, surtout que l'on ne sait pas bien où veut nous embarquer l'auteur.

Dernières infos.

La baleine du lac d'Annecy a été publié en 2018. Il compte 152 pages. L'émission Dans quelle étagère a reçu Jean-Marie Gourio. Je vous laisse regarder la vidéo, elle vous donnera un aperçu supplémentaire de l'histoire.

Ma note.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire