vendredi 5 janvier 2018

La fille de l'hiver - Eowyn Ivey

En résumé.

En 1920, Jack et Mabel quittent leur quotidien confortable pour rejoindre les plaines arides de l'Alaska. Ils cherchent à fuir physiquement et psychologiquement le décès de leur bébé et pensent alors que le climat rigoureux des montagnes leur offrira une seconde chance et surtout un moyen de panser les blessures. Une fois installés au milieu de nulle part, ils s'aperçoivent que la survie va être compliquée. Alors que Jack s'échine dans les champs pour faire pousser quelques vivres, Mabel meurt de chagrin et d'ennui. Le couple s'éloigne petit à petit jusqu'à l'arrivée des premières neiges et ce fameux soir au cours duquel ils laissent de côté leurs angoisses pour sortir et sculpter une petite fille de neige. Au fil des jours, celle-ci fond mais est remplacée par une véritable fillette, en chair et en os, qui apparaît de temps en temps à l'orée de la forêt. Il n'en fallait pas plus à Jack et Mabel pour raviver leur espoir de devenir un jour parents...

Mon avis.

J'ai reçu ce livre à l'hiver dernier dans le cadre d'un Swap. Il m'a donc fallu attendre un an et un nouvel hiver passé au coin de la cheminée, avec un thé de Noël dans les mains pour entamer cette lecture. Je suis toujours un peu sceptique quant aux livres ayant Noël pour thème. J'ai toujours peur que les intrigues portent essentiellement sur des histoires d'amour un peu naïves et sans véritable teneur. J'étais donc curieuse d'ouvrir celui-ci, constatant au fil des pages qu'il a tenu ses promesses d'une intrigue différente et idéale pour la période hivernale.

Il s'agit du premier roman d'Eowyn Ivey. L'histoire qu'elle nous propose ici est inspirée d'un conte de Noël russe, ce qui confère à l'histoire charme et mystère. A plusieurs reprises, j'ai eu l'impression d'être immergée dans un rêve, ne sachant plus trop si j'étais dans la réalité ou dans l'imaginaire. L'apparition de la petite fille a un petit côté magique et surnaturel, tout comme les paysages qui pourraient également appartenir à un monde onirique. D'habitude, je m'ennuie lorsque j'ai à lire des pages et des pages de description. Ici, ce n'est pas le cas, je n'ai eu aucun mal à imaginer l'environnement dans lequel évoluent les personnages. D'ailleurs, si le cadre spatio-temporel est posé dans les toutes premières pages, on a tendance à vite l'oublier pour se laisser embarquer dans un univers qui nous paraît atemporel et irréel. Les personnages sont attachants et on ne peut qu'admirer leur courage et leur humilité. Surtout, ils incarnent une certaine forme de liberté : eux, face à la nature, se nourrissant de ce qu'ils trouvent ou cultivent et débarrassés des biens matériels. Les relations qui se nouent entre eux sont agréables à observer et on en vient même à s'imaginer partager leurs échanges, comme si nous étions des voisins proches.

Ce roman doit son caractère mystérieux au style d'écriture de l'auteur. Chaque mot, chaque paragraphe, chaque événement sont savamment dosés, l'objectif étant de trouver un équilibre entre ce que le lecteur a besoin de savoir et ce qu'il doit ignorer pour conserver l'énigme de la petite fille. Le rythme est assez inégal. J'ai trouvé que la première moitié était plutôt lente car elle installe le décor et met en scène les personnages. La seconde partie est beaucoup plus dense et rapide. Ce léger  déséquilibre ne m'a pas vraiment dérangée, même si j'ai trouvé que le dénouement était un peu rapide et aurait très certainement mérité un peu plus de développements. Le résumé que je vous présente plus haut et celui qui figure sur la quatrième de couverture ne sont en aucun cas exhaustifs, ce qui est d'ailleurs très bien pour que le lecteur qui ne s'est pas encore plongé dans cette histoire soit surpris par l'ensemble des événements dont ces paysages féeriques sont le théâtre. A aucun moment, l'auteur ne tombe dans le pathos et dans le prévisible. L'émotion est là-aussi affaire d'équilibre. Elle est amenée avec justesse, sans en faire trop ni pas assez.

Voici une toute jolie histoire, idéale pour les soirées d'hiver passées sous la couette avec un chocolat chaud dans les mimines. Si vous êtes encore en train de vous constituer une PAL d'hiver, je ne peux que vous encourager à glisser ce roman en haut de la pile !

D'un coup d’œil, les plus, les moins.

+ Le charme et le mystère qui se dégagent de l'intrigue.
+ Les décors qui nous transportent dans un univers magique.
+ Les personnages qui ont des valeurs admirables et qui sont particulièrement attachants.

- Le rythme inégal entre les deux moitiés du livre.

Dernières infos.

La fille de l'hiver a été publié en 2012 et compte 448 pages.

Ma note.
Challenges.

Ce livre me permet d'avancer dans ces challenges :

Défi lecture 2017 - Consigne 16: un livre qui se passe dans une atmosphère froide (la neige, etc). (41/80)
ABC 2017 - Lettre I (26/26)

2 commentaires:

  1. Carrément tout à fait d'accord avec toi! J'ai lu ce livre il y a un petit moment et même sensation: lent au début, trop rapide après, sans pour autant en avoir été dérangée...
    Une très jolie lecture :)

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    1. Non, à moi non plus, ça ne m'a pas trop dérangée. Disons que la deuxième moitié du livre rattrape très bien la première. Effectivement, une jolie lecture d'hiver !

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